Dans cet article, on s’intéresse à la caméra / centrale du système Netatmo. Il ne s’agit pas de la caméra d’intérieur sortie en 2025 voir ici, qui n’est plus compatible avec les détecteurs d’ouverture. On va d’abord regarder les composants de la caméra, puis on va s’intéresser à ce qu’il manque à cette caméra pour en faire un système d’alarme « de qualité ».

Cet article fait partie d’une série consacrée à Netatmo : les autres articles sont disponibles ici.

Caméra Netatmo
La caméra Netatmo

Analyse des composants

On a des composants sur les deux faces, la densité de composant est assez importante. La caméra n’est pas facile à démonter, lors du démontage, j’ai abîmé le blindage des antennes et cassé les soudures de la carte fille.

Face A

Attention, il y a du monde! Au niveau du marquage PCB, on note que la carte est référencée A31_V1.7, avec une date 2019/03/09 et un date-code de fabrication 24/09 (fabrication en septembre 2024). Le datamatrix au-dessus des points de tests 9 contient le numéro de version de la carte « V17 ».

  1. En noir, repéré U29, un CC110L, modem radio sub-GHz de chez TI un utilisable dans les bandes 433MHz et 868MHz, identique à celui présent sur le DO.
  2. En rouge, repéré U30, un S16-3539 de chez Suotek, il s’agit d’une entreprise chinoise, à 80 km de Shenzhen, il s’agit de transformateur « couche physique » Ethernet 10/100 Mbit.
  3. En orange, repéré U32, un chip RTL8201F-M21XS3 de chez Realtek (entreprise taïwanaise), il s’agit d’une couche physique Ethernet 10/100 Mbit.
  4. En jaune, un module AMPAK AP6212 (Ampak est une entreprise taïwanaise) qui fait Wifi (802.11b/g/n) /Bluetooth 4.0 / radio FM.
  5. En vert, un composant Micron 29F32G08 (entreprise américaine), une Flash NAND de 32Gb (= 4Go).
  6. En bleu, un chip AXP221 de chez X-Powers (je n’ai trouvé la datasheet qu’en chinois). Il s’agit d’un PMIC pour « Power Management Integrated Circuit. Il s’agit d’un circuit dédié à la gestion de l’alimentation d’un SOC (System On Chip), ici le Allwinner A31 (voir numéro 7).
  7. En violet, un A31 qui est un SOC pour « System on Chip », c’est à dire que dans une seule puce, on a de la mémoire, des coeurs de µP, des périphériques. Le A31 qui est sorti en 2015, vient de chez Allwinner, une compagnie chinoise, comporte 4 cœurs Cortex A7, avec un codec vidéo, et gère un port MIPI et un port CSI (protocole de communication avec des modules caméra). Niveau OS, il est compatible Android (et donc Linux) et Windows RT (c’était une version de Windows 8 pour tablettes ARM). On peut retrouver ce composant dans des tablettes Android.
  8. En marron, 4 puces EtronTech EM6HD16EWBH, c’est de la DDR3L. Le »L » signifie low-power, la mémoire fonctionne à tension plus basse que la DDR3 « classique ». Chaque puce fait 2Gb soit 256Mo. Comme il y a 4 puces, la caméra embarque au total 1Go de RAM. Etrontech est une entreprise taïwanaise.
  9. En jaune, des points tests pour une liaison série.
  10. En bleu, le module caméra, sur le flex est écrit « YZ4689-NSC-V2.0 YUZUO MSH2438 ». Je pense avoir retrouvé le module ici. Il s’agirait d’un capteur utilisant une optique 1/4” (quart de pouce) avec un capteur Omnivision OV9732, avec une résolution max de 1280*720.
  11. En rose, les connecteurs : 1 connecteur RJ45 et 1 connecteur micro-USB.
  12. En gris, un composant mystère, noté J78 3959 2329. Il y a un emplacement pour un composant non monté juste en dessous, probablement une double source.
  13. En bordeaux, un quartz 25MHz
  14. En vert, un blindage (abîmé lors du démontage) et les deux antennes. Probablement une antenne 868Mhz pour la radio et une antenne 2.4Ghz pour le Wifi/Bluetooth.
Composant RTL8201F-M21XS3 de chez Realtek
Zoom sur des composants de la Face A (de gauche à droite: RTL8201F-M21XS3, le CC110L, le quartz 25MHz, et le composant mystère)

Face B

Cette face est moins riche en « gros composants ». On remarque un datamatrix qui contient la même chose que celui de la face A : « V17 ».

  1. En rouge, un quartz NSK L26, à 26MHz, peut-être utilisé pour le Wifi/Bluetooth?
  2. En orange, le même quartz NSK, peut-être utilisé pour la radio 868Mhz?
  3. En vert, un cache pour le capteur de luminosité, qui tient avec de la colle chaude, bon, tant que ça marche…
  4. En bleu, les connecteurs RJ45 et micro USB, déjà vu en face A.
  5. En violet, un connecteur pour carte microSD où seront stockées les vidéos. La carte fournie est une SanDisk de gamme « industrial » de 8Go.
  6. En noir, quartz pour le A31? je n’ai pas retrouvé le fabricant.
  7. En marron, un autre quartz, 24MHz celui-là.
  8. En jaune, le connecteur ZIF pour le flex de la caméra.
  9. En rose, un composant marqué « 142 » avec un datamatrix
composant n°9, composant mystère
Une collection de quartz sur la Face B: n°1/n°2: NSK L26, n°6: M219 et N°7 JFVNY 24.000

La carte fille

La carte fille
  1. En rouge, une led de puissance pour éclairer la scène de nuit.
  2. En vert, le PCB qui sert de radiateur (= dissipateur thermique) car la led doit chauffer.
  3. En jaune, un composant mystère (encore un!) noté 13 AF JY1. J’imaginais un driver de led, mais il y a un peu trop de pattes. Est ce que cela pourrait être une alimentation (régulateur, DC/DC,…) ? le PCB est annoté RCX…
Le composant mystère de la carte fille

Manques

On a vu les composants présents sur la caméra, mais il y a trois choses qui manquent pour en faire un système d’alarme de qualité:

  • Il n’y a pas de batterie ou de pile pour une alimentation de secours! Pour les habitations où il est possible de couper le courant depuis l’extérieur, c’est un moyen de complètement désactiver l’alarme, sans notifications.
  • Il n’y a pas de possibilité d’avoir une connexion de secours sur un réseau 2G/3G/4G/5G. Si jamais la connexion internet tombe, impossible de recevoir les notifications. Cela peut se produire en cas de coupure secteur ou de problème de box internet.
  • La caméra n’est pas auto-protégée. Il est donc possible de saboter la caméra sans que cela soit notifié.

Conclusion

Au vu des choix des composants, on a du mal à se dire qu’on a affaire à une conception France pour la partie électronique. Après, il est possible d’avoir une électronique faite en Asie, ainsi que les drivers, et les couches logicielles de haut niveau faites en France.

Dans la partie « manque », on voit des limitations qui impactent la partie « sécuritaire alarme », et c’est dommage, car ce n’est pas forcément des fonctions « chères », alors qu’on a vu tout le travail dans la partie crypto (voir la partie SBOM).

Du fait de ces limitations, il ne m’est pas possible de conseiller cette alarme à l’installation.